dimanche 8 mai 2011

Un dialogue sur Dieu. Chapitre trois.



La Bible, un livre de religion ? Et moi, j'suis les Beatles ?

- Etonnant, qu'est-ce que ces considérations viennent faire dans la Bible ? C'est un bouquin de religion ça...


- Ben non, pas du tout. C'est là qu'on a fait erreur. D'abord la Bible ce n'est pas un livre, c'est une bibliothèque. Soixante-six livres écrits par des auteurs différents, à des époques différentes, dans des contextes différents, pour des publics différents. Mais avec une même pensée de fond qui chemine et se développe d'un bout à l'autre. Elle a été écrite sur une période de 1500 ans. elle a fondé des sociétés, posé des principes de sagesse, libéré des hommes, sauvé des vies, annoncé des prophéties, révélé d'où vient l'humanité et quel est le but de l'Univers... Et des gens du XXIe siècle la survolent, entre un film et un jeu vidéo, puis disent : «J'y crois pas.» Aborder un texte d'une telle ampleur, d'une telle richesse et d'une telle profondeur de cette manière, c'est...

- Ok, ok... mais on a bien le droit de ne pas s'intéresser au catholicisme ?

- Bien sûr. On a le droit de tout. La question est de savoir ce qui nous est utile et pourquoi on existe.
Il faudrait déjà comprendre que la Bible est constituée d'écrits hébreux, orientaux, qui n'ont rien à voir avec le catholicisme. Le catholicisme s'est développé et structuré environ 300 ans après les derniers écrits du Nouveau Testament. Des siècles après ! Par exemple, le célibat des prêtres et les papes sont des choses qui n'ont rien à voir avec la Bible. La Bible est intelligente, profonde ; elle vise bien plus haut que ça.

- Alors, si ce n'est pas un livre de religion, c'est un livre de quoi ?

- C'est un message qui parle de vie et de mort et ça, cela nous concerne tous. La Bible parle de la vie présente et de la vie à venir, de la mort terrestre et de la mort éternelle.

- Hum...

- Tiens, prends les livres de psychologie moderne, il est intéressant de voir qu'on y a intégré des principes de vie enseignés par Jésus-Christ que l'on trouve dans le Nouveau Testament. De la psychologie, des principes de gestion social, de relation, de respect, l'histoire de peuples anciens, des proverbes de sagesse, la morale qui a fondé nos sociétés contemporaines, nos systèmes de justice... on trouve bien des choses dans la Bible. Pourquoi l'avoir reléguée au religieux ? Les points de la déclaration des droits de l'homme, par exemple, sont dans la Bible, en substance. Qu'est-ce que cela a de religieux ? Aimez-vous les uns les autres, disait Jésus, qu'est-ce que cela a de religieux ?

- Oui, effectivement...

- Mais le plus important, c'est que les auteurs ont été inspirés de Dieu.

- Lui-même ?

- Oui, afin qu'on puisse savoir qui on est, qui nous a créés et en vue de quoi.

- C'est vrai que se gaver de bonheur durant 100 ans, ça fait léger comme sens à la vie...

- Oui, il y a bien plus que ça, bien plus. Dieu nous a créés pour le connaître, pour aboutir dans une union avec lui. Pour participer à sa nature divine, être dans son être, jouir de sa perfection, de sa vie.. C'est le but de notre existence. Le message central de la Bible, on le trouve dans les évangiles...

- Tiens, d'ailleurs, pourquoi y a-t-il des évangiles ? Un n'aurait pas suffit ?

- Il faut comprendre comment ils ont été écrits et par qui. Comme tous les maîtres de l'époque, Jésus avait des disciples. Ces hommes ont vécu avec lui. Ils l'ont écouté soigneusement, fidèlement. Ils ont partagé leur vie avec lui, ils ont assisté à des miracles extraordinaires. Ils l'ont vu mourir. Puis ils l'ont vu vivant, ressuscité. Comment n'aurait-ils pas voulu écrire et dire au monde ce qu'ils ont vécu ? Plusieurs ont voulu écrire leur histoire. Ce sont les évangiles.

- De la sagesse, des bonnes paroles, ok, je veux bien. Mais les miracles, c'est pas un peu irrationnel ça?

- Cela le serait si ce n'était pas présenté comme l'intervention de Dieu. Ayant créé la matière, la dominant, la maîtrisant, Dieu peut y agir à son gré. Ce qui est miraculeux pour nous, parce que cela sort de notre quotidien, ne l'est pas pour lui.

Mais pour revenir au message central dont je parlais, il est merveilleusement résumé dans cette phrase : «Dieu a tellement désiré le monde présent qu'il a donné à l'humanité son fils tant aimé afin que toute personne qui est certaine de la vérité qui est en lui, ne périsse pas mais qu'elle connaisse Dieu, qu'elle ait en elle la vie divine, celle du temps à venir». Entre Dieu et l'humanité, ce n'est pas une histoire de religion, c'est une histoire d'amour. C'est d'ailleurs la particularité de la Bible, de révéler ce qu'on ne trouve dans aucune religion : Dieu nous connait, il nous aime, il veut faire quelque chose de merveilleux avec l'humanité. Nous pouvons lui parler, le connaître, il nous écoute et nous parle. L'histoire de Jésus nous révèle que Dieu est descendu vers nous. Il ne s'agit pas de religion, mais de relation.

4 commentaires:

  1. Je rajouterais :

    De la même façon qu’il ne faut pas confondre la science réelle avec la spéculation scientifique ou les conclusions hâtives, il ne faut pas confondre la foi réelle avec les spéculations théologiques et les interprétations hâtives ! :-)

    Ceci dit, concernant les frères Bogdanov, je trouve que la « tornade » qu’a déclenchée leur thèse met en évidence le manque d’ouverture de certains scientifiques.
    L’introduction de leur livre « Le visage de Dieu » est d’ailleurs basé sur cet à priori. Manque d’ouverture de certains chrétiens aussi qui pensent que les découvertes de la physique moderne sont dirigées contre Le Créateur, bien que ce soit complètement l’inverse ! Combien de scientifiques athées ont réagit allergiquement, au siècle dernier, à l’idée d’un univers en expansion et qui avait donc un commencement ?
    Après, il est certain que les Bogdanov jouent avec leur notoriété et que leur thèse est assez spéculative. Mais est-ce vraiment un problème, scientifiquement ?

    Curieusement, leur livre « Avant le BigBang » a fait partie des livres que Dieu a utilisé pour me ramener vers Lui. Non pas que ce soit la science qui m’en ait éloigné, mais plutôt l’idée que je me faisais de l’interprétation de la bible et les incohérences que je pouvais relever de mes interprétations. Orgueilleusement, je n’avais vu personne encore relever le fait que cette idée d’information non physique qui codait toute l’histoire de l’univers, avant le BigBang avait un étrange lien avec La Parole qu’est Jésus-Christ, dans l'évangile de Jean, mais aussi dans l'apocalypse, le Premier et le Dernier, Celui qui est, était et sera, chose qui m’avait frappée à la lecture du livre il y a quelques années.

    Pressé de lire la suite du dialogue.

    Yannick

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  2. "De la même façon qu’il ne faut pas confondre la science réelle avec la spéculation scientifique ou les conclusions hâtives, il ne faut pas confondre la foi réelle avec les spéculations théologiques et les interprétations hâtives !" = Alors, là, tout à fait d'accord avec toi ! C'est effectivement important de le mentionner.

    "Après, il est certain que les Bogdanov jouent avec leur notoriété et que leur thèse est assez spéculative." = Effectivement. Pour moi, ce n'est pas un problème. C'est une réflexion intéressante.

    Merci de tes bonnes remarques Yannick.

    Mais, pourquoi dis-tu "orgeuilleusement" ?

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  3. C'est de la fausse humilité. En fait j'étais un peu fier d'avoir fait cette relation tout seul :-)

    Yannick

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  4. Voici le livre des frères Bogdanov dont je parle :
    http://www.amazon.fr/Avant-Big-Bang-cr%C3%A9ation-monde/dp/2253117196/ref=sr_1_3?s=books&ie=UTF8&qid=1305396241&sr=1-3

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