Il y a un jour où je dirais mon dernier mot. Sera-t-il un résumé de tout ce que j'ai vécu ? Une conclusion ? Sera-t-il lourd de mes illusions, de mes déceptions ? Sera-t-il un écho à toutes mes joies ? Avant de dire mon dernier mot, je me souviendrais peut-être des moments de ma vie, dans les tiroirs de ma mémoire, j'y sélectionnerais les plus heureux, les plus émouvants, les colorés, les joyeux. Si je peux, si je m'en souviens, si j'en ai la force. Ma mémoire n'a pas tout retenu, il me manque des morceaux, et peut-être qu'arrivé là, elle sera pleine de trous. Je devrais laisser mes regrets, tout ce que j'aurais voulu faire et que je n'ai pas pu, tout ce que j'aurais voulu ne pas faire, ne pas dire et que je n'ai pas su. Enfin, je pourrais laisser les blessures et les peines qui m'ont accompagnées, les laisser être enterrées et enfin oubliées. Plus personne dans ce monde n'y pensera. Je dirais mon dernier mot, mais sur quel ton ? Celui de la satisfaction du chemin parcouru ? Des progrès accompli ? Ou celui de la tristesse dont je n'ai jamais totalement pu me débarrasser ? Ou la joie j'espère, la joie enfin, d'avoir vécu, de ne pas avoir été écrasé ? Ou la paix, tout est bien comme ça, j'ai fait ce que j'ai pu, j'aurais pu faire mieux, j'aurais pu faire plus, j'aurais du. Plus ou mieux, est-ce vraiment important ? Quels sont les derniers mots que j'aimerais prononcer ? Qu'y a-t-il de plus important finalement ? Je devrais peut-être les écrire bien avant que le dernier jour vienne... « J'ai été aimé et maintenant tout peut commencer. », « Merci d'être encore là, près de moi, je pars, mais je ne t'abandonne pas », « Au revoir, à tout-à-l'heure ».
Autres textes
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Sur Amazon = "Résonances fragmentées" (sur la peine et l'espérance) et "Bienvenue en Hippolie" (sur la démocratie).