vendredi 27 septembre 2019

Tu vas me dire...

- Tu vas me dire que Dieu existe ?

- Je ne sais pas si cela servirait à quelque chose que je le dise. C'est un fait, mais le dire ? A quoi bon... Non, ce qu'il faudrait surtout dire c'est que ce que j'entends quand j'emploi le terme "Dieu" n'a pas de rapport avec les images que cela vous évoque. Quand vous entendez le mot "Dieu" vous pensez "religion", "restriction", "castration", moi je vois l'Etre, la douceur, la bonté, la patience, l'humilité, l'intelligence, la beauté... L'origine, le Père qui dépasse tous nos rêves. Comment celui qui a créé l'Univers et son infini diversité, sa grandeur, sa beauté, sa richesse pourrait être chantre de restriction ? C'est incohérent.

- Je ne comprends pas que tu puisses être croyant au XXIe siècle, c'est aberrant...

- D'abord, je ne suis pas croyant, j'ai la foi, c'est différent. La foi ce n'est pas de la croyance c'est la conscience de Dieu. La croyance n'a pas grand intérêt, et l'athéisme n'est rien d'autre qu'une croyance comme il y en a eu tant dans l'histoire de l'Humanité. Croire que Dieu n'existe pas, c'est de la croyance. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas la croyance, c'est le réel. Dieu est réel, comme le monde qui nous entoure et dans lequel ont interagit, certains en ont conscience et d'autres pas. 

Ta référence au XXIe siècle renvoie surement à la science, à l'évolution des connaissances physiques et aux développements technologiques. Mais il n'y a rien dans la science qui contredise la réalité de Dieu tel qu'il est en réalité, et non tel que tu te l'imagines, le souffle créateur primordial, unique, intelligent, ayant sa volonté et son projet. Dieu est esprit, il n'est pas matière. L'Univers est un projet. Un projet grandiose. Projet qui ne se comprend que lorsqu'on a une idée juste de qui est Dieu et de ce qu'est l'Humain. La science découvre, comprends et décrit le monde physique. Dieu n'est pas physique, mais il n'en est pas irréel et imaginaire pour autant. Il est concret et présent. 

Ce n'est pas l'existence de Dieu qui pose problème, c'est l'image erronée qu'on s'en fait. Et puis, on a tordu le sens de tellement de notion. Adam et Eve par exemple... La genèse est un texte hébreu ancien, le terme "adam" n'est pas le prénom de quelqu'un, c'est un terme qui signifie "l'être humain" ou "la nature humaine". L'adam, c'est moi, c'est toi, c'est nous tous. Et Hava, qu'on a transcrit par Eve, signifie "vie" en hébreu. Il faudrait remettre tant de points sur tant de i. A partir des traductions grecques anciennes, comme la Septante, on a pris au premier degré, au sens littéral, certains textes hébreux comme le récit du jardin d'Eden. Ce récit est un maschal hébreu, une forme littéraire qui exprime une pensée profonde, non-matériel, sous la forme d'un récit imagé. Evidemment que "l'arbre de la connaissance du bien et du mal" - et non pas l'arbre de la connaissance tout court comme on l'entend souvent - n'est pas un arbre physique, pas plus que le fruit de mes efforts ne peut se vendre sur un étalage du marché entre les kiwis et les bananes. Pareil pour le serpent tentateur, jamais le texte original n'a voulu nous faire comprendre cela au premier degré. Par contre, les pensées qui serpentent en nous et nous conduisent à faire de mauvais choix, cela a bien plus de sens.

- Et la création de l'Univers en six jours ?

- Le quiproquo vient d'une mauvaise compréhension du terme hébreu "Yom" qu'on a traduit par "jour". Le chapitre 1 du récit de la Genèse qui conte la création parle de six moments dans la formation de l'Univers. "Yom" signifie "jour" mais le terme jour ne signifie pas forcément "24 heures". Si je dis "Un jour, je serai marié." cela ne signifie pas que je serai marié vingt-quatre heure. C'est un repaire de temps, un moment de durée indéterminée. Si on avait traduit "yom" par "moment" ou "temps" ou "étape" ou "période", on n'en serait pas réduit à croire que la Bible dit des âneries qu'elle n'a jamais dites. Nous vivons actuellement dans la septième période, celle du développement de l'Humanité. 
Il y a de conceptions erronées, tant chez les chrétiens qui prennent les textes au premier degré sans en étudier sérieusement le sens, le style, le contexte, sans y réfléchir, que chez les athées qui ne savent pas que les textes n'ont jamais affirmé de telles choses.

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