samedi 8 décembre 2018

Une démocratie, rien d'autre.

Décembre 2018, France. Gilets jaunes.

Les revendications des Gilets Jaunes manifestant en ce moment dans toute la France peuvent se résumer à ce seul point : Nous voulons une meilleure démocratie à cause des injustices. En fait, nous voulons une vraie démocratie, un système de fonctionnement de l'Etat qui permette au peuple de connaître la liberté, l'équité, le partage des richesses, qui permette au peuple équilibre et développement. 

La démocratie représentative actuelle (voter pour des représentants) n'est pas réellement une démocratie puisqu'une fois élu les candidats passent les mesures qu'ils veulent, avec peu de force d'opposition d'autres élus et pas d'opposition ni d'écoute du peuple en cas de désaccord de celui-ci avec les décisions du gouvernement. On en voit les dérives aujourd'hui dans ce qu'on peut appeler un véritable "racket fiscal" qui pèse sur les foyers et les entreprises, l'augmentation continuel des taxes en tout genre, dans tout domaine pour récolter de l'argent qui n'est pas complètement utilisé pour le bien commun du pays (payer des infirmières, des hôpitaux, des pompiers, des profs, des services publiques efficaces sur tout le territoire).

Ce seul point - "nous voulons une meilleure démocratie" - impose l'application de plusieurs mesures fondamentales : 

- L'institution du RIC, le Référendum d'initiative Populaire sous plusieurs formes permettrait que le peuple puisse exprimer son désir de voter pour la suppression d'une loi, pour la mise en place d'une loi, pour la modification de la Constitution, pour la destitution d'un élu. Cela permet un changement bénéfique pour les populations, profond et à long terme.

- La suppression de la loi Pompidou-Giscard de 1973 interdisant à l'Etat d'emprunter sans intérêt à la Banque de France, l'obligeant donc à emprunter à des banques privées et ainsi à leur payer des intérêts inutiles pesant gravement sur le budget du pays. Ces millions d'euros d'intérêts versé aux banques privées chaque année  par l'Etat pourront être ainsi supprimé et l'argent économisé pourra permettre de réduire les taxes et d'investir dans les services publiques.

- La sortie de l'Union Européenne qui nous impose des lois qui ne nous permettent pas le développement du pays. Si une décision d'un RIC va à l'encontre d'une loi de l'Union Européenne, que faire ? Si une loi de l'Union Européenne contrecarre d'une manière ou d'une autre les décisions de la population française consultée par un R.I.C., que décider ? Nous ne devons pas confondre l'Europe et l'Union européenne. L'Europe, ce sont des peuples qui prennent leur décisions par eux-mêmes et pour eux-mêmes (comme l'article 3 de la Constitution française nous le rappelle), l'Union Européenne c'est autre chose, c'est une hiérarchie dominante décidant à la place des peuple pour des intérêts qui ne sont pas ceux des peuples. Les élections européennes, comme pour les présidentielles du pays, présentent les mêmes impasses démocratiques, les peuples n'ayant plus les moyens de s'opposer aux décisions prises et imposées. 

- Le changement de la Constitution pour qu'y soit inscrit : le R.I.C., l'obligation du gouvernement d'appliquer les résultat des R.I.C. et l'obligation des élus à appliquer les propositions pour lesquelles ils sont élus (sinon, destitution et interdiction de se représenter à vie à un quelconque mandat).

- La mise en place de mesures sociales à court terme et à moyen terme comme : débloquer des fonds pour les SDF (nous n'avons pas le temps d'organiser des RIC pour cela, il y a urgence pour les plus pauvres d'entre nous), augmenter le montant du RSA, augmenter le montant du SMIC, augmenter les montants des retraites les plus basses, supprimer les taxes sur l'essence, prendre en compte les revendications des agriculteurs, des ambulanciers, des infirmiers, des policiers, des pompiers, des étudiants... 
Ces mesures que réclament la population aujourd'hui ne devrait même pas faire l'objet de référendum futurs mais devrait être prises en compte dès maintenant puisqu'elles sont réclamées à corps et à cris par la population dans les rues de la capitale et dans tout le pays. 
En aucun cas, de telles mesures, si elles étaient prises, et elles doivent l'être, ne peuvent se substituer à l'institution du R.I.C, le Référendum d'Initiative Populaire. Mais il y a des mesures à prendre d'urgence et d'autres à mettre en place plus lentement pour changer profondément notre société et nous permettre d'aboutir à une vraie démocratie. Nous devons réfléchir au court terme et au long terme.

- Le rétablissement de l'ISF, l'impôt sur la fortune. 

- Le retour des autoroutes à l'Etat afin que le paiement des autoroutes ne servent qu'à l'entretien des autoroutes.

- L'établissement d'une commission de lutte contre l'évasion fiscale et la corruption des élus, une commission efficace, honnête, et sans pression extérieure.

Reste à savoir comment faire pour que les volontés de la population, qu'elles soient exprimées par un R.I.C. ou qu'elle le soient comme aujourd'hui exprimées dans les rues soient appliquées.

4 commentaires:

  1. Et bien Didier, tu as réfléchi à tout ça, c'est complet. J'étais en voyage pendant tous ces évènements et je débarque un peu comme un cheveu sur la soupe mais quelle soupe!!! Bravo en tout cas pour ton analyse qui me semble très cohérente. Amicalement. Marie

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  2. Très bonne analyse! Espérons que ce mouvement ne soit pas un pétard mouillé et que la nouvelle année apporte justice et confort de vie comme le souhaite la majorité des Français. Bonne continuation, merci pour la clarte et la pertinence de la reflexion. M.A.B.

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    1. Merci M.A.B. Le mouvement est bien profond, ce qui ne signifie pas que les résultats positifs seront rapides à obtenir parce que le pouvoir est puissant et ne veux en aucun cas la démocratie réelle, celle-ci ne servant pas leurs intérêts de classe. Le mouvement est profond et solide mais il pourra avoir des hauts et des bas voire prendre plusieurs formes. Ce n'est qu'un début tellement les injustices sont grandes et les pouvoirs corrompus. Mais ce qui peut nous réjouir c'est que cela avancera vers du mieux. Petit à petit. Il nous faut être informés, persévérants mais pas naïfs.

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