"Une révolution est en marche." nous dit le quatrième de couverture de ce livre très intéressant. Si vous voulez comprendre l'histoire de l'informatique, saisir l'esprit des réseaux sociaux et ce qu'ils risquent de changer dans la société... Etre en connexion, c'est changer son rapport à l'autre, se changer soi-même, et se changer, c'est changer la société.
dimanche 9 octobre 2011
Un dialogue sur Dieu. Chapitre un.
Couplet : Si Dieu existait. Refrain : y'aurait pas ci, y'aurait pas ça.
- Moi je dis que si Dieu existait, y'aurait pas tout ces malheurs qu'on baigne dedans à longueur de temps. Toutes ces souffrances, tous ces malheurs, toutes ces injustices... comment un Dieu bon peut-il laisser faire tout ça. Ça prouve bien qu'il n'existe pas.
- Tu devrais plutôt dire : «Si Dieu était comme j'imagine, il ferait ce que je pense qu'il devrait faire et, comme je constate bien que Dieu ne fait pas ce que j'imagine, j'en conclus qu'il n'existe pas». Tu vois ? Mais Dieu n'est pas comme on l'imagine, alors il ne fait pas ce qu'on aimerait qu'il fasse. Il voit ce qu'on ne voit pas, alors il fait ce qu'on ne comprend pas.
La Bible dit que les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées. C'est intéressant. C'est profond. Ça veut dire que c'est peut-être nos raisonnements qu'il faudrait revoir plutôt que d'aboutir trop rapidement à une conclusion qui a bien des chances de s'avérer fausse. Il vaut mieux se poser de bonnes questions et chercher activement de bonnes réponses. Ce n'est pas parce que Dieu ne fait pas ce que tu voudrais qu'il n'existe pas. Si Dieu existait, il n'y aurait pas tel drame, tel malheur, telle souffrance, revient à dire que si le soleil existait, personne ne mourrait de froid. Et on sait bien que c'est faux.
- Oui, mais le soleil ne peut pas intervenir...
- Oui, mais Dieu est intervenu. Il a proposé à l'homme de gérer la planète avec lui et l'homme a refusé. Il veut la gérer tout seul. Qu'il ne vienne donc pas accuser Dieu de ses propres erreurs. C'est drôle... L'homme crie haut et fort : «Ni Dieu, ni Maître !» et quand il a cassé tout ses jouets, il crie : «Mais, c'est un scandale ! Que fait Dieu ?» Tu parles. C'est pas ce qu'on a fait de plus intelligent.
- Oui, bien sûr, mais c'est pas ça... il se pose quand même la question de la souffrance, de l'injustice, de la mort.
- C'est sûr. Et avoir la foi ne signifie pas avoir les yeux fermés, au contraire, ça signifie accepter de regarder la réalité bien en face et trouver des réponses intelligentes, pas des réponses Fast-Food. On constate bien que Dieu a laissé la souffrance entrer chez nous. Ça ne prouve pas qu'il n'existe pas, ça prouve que Dieu n'est pas tel qu'on l'imagine.
- Ok, mais l'injustice, t'en fais quoi de l'injustice ?
- Il me semble que jusqu'à présent, c'est l'homme qui en soit responsable, alors assumons nos responsabilités et efforçons-nous de changer sur ce point, au moins.
- Mais il y a bien des cas ou l'homme n'est pas directement responsable de certains malheurs. Tu ne peux pas faire abstraction de cela.
- C'est vrai. Il ne faut pas se leurrer mais l'injustice, au contraire, démontre l'existence de Dieu.
- Ah bon ? C'est nouveau ça ?
- réfléchis... si tu trouves qu'une chose qui arrive est injuste, c'est que tu présupposes qu'il existe une justice, une justice transcendante à tout événement. Alors que si Dieu n'existe pas et que nous ne sommes que matière, rien n'est juste ni injuste, mais tout n'est qu'évènement. Et des évènements qui n'ont pas de sens. Le fait même que l'absence de sens nous laisse frustrés nous démontre que tout a un sens et qu'on a besoin de le trouver.
L'un de nos problèmes majeurs quand on réfléchit à ces sujets, c'est que l'on prend un mauvais point de départ, qui est : notre bonheur sur terre. Le but de Dieu est en réalité tout autre, bien plus grand et bien meilleur. Dieu ne cherche pas notre bonheur sur terre, il cherche à nous conduire à la perfection pour l'éternité.
- Et c'est quoi la perfection ?
- C'est être dans la plénitude de sa personne, la divinité.
- Hum... impressionnant.
- Oui, un programme plus alléchant que juste quelques décennies sans souffrance. Notre perspective à court terme, ne voir que la vie terrestre, nous empêche de comprendre pourquoi Dieu laisse les événements se dérouler tels qu'on les voit. La société matérialiste qu'on a mise en place a bien développé notre aveuglement sur ce point. La perspective de Dieu est à long terme, bien plus élevée, bien plus grandiose. Alors qu'on serait prêts à se contenter de peu, lui, nous propose un but plus fantastique. Dieu crée en vue d'une éternité bien spécifique : devenir participant à son être.
Ce n'est que lorsqu'on saisit pourquoi Dieu a créé, dans quel but, que l'on peut accepter pourquoi l'histoire se déroule ainsi et découvrir que la souffrance et la mort sont des composantes inévitables au processus qui fait aboutir l'humanité dans la perfection divine et éternelle. Et je dirais même que la mort est un des éléments essentiels.
- Houlà ! C'est réjouissant comme vision.
- C'est la chenille qui cache le papillon. Nous, d'où on se trouve, on ne voit que le côté «mort», mais Dieu voit les deux côtés, la mort et la résurrection. Il ne considère donc pas les choses comme nous. Il a une autre connaissance donc une autre perspective. Pour cette raison, il n'agit pas comme on voudrait.
La notion de souffrance et de mort doit bien être replacée en rapport avec le temporel et l'éternel. Qu'on soit athée ou chrétien, une chose est certaine, cette vie-ci est temporaire. Tout y est en mouvement, tout change, tout y est passager, tout est appelé à disparaître. Si Dieu avait créé un monde éternel et fixe avec de la souffrance, alors je comprendrais bien qu'on s'offusque. Ce serait étrange, illogique, révoltant. Mais Dieu créé en vue de l'éternité, pas du bonheur temporel. Il prépare une perfection, fixe, absolue, à laquelle tout être humain est appelé. Et là, il n'y aura plus de souffrance.
- Consolez-vous de vos souffrances d'ici-bas en pensant qu'en haut ça ira mieux. C'est pitoyable ça.
- Si c'était ça, effectivement, ce serait pitoyable. Mais, il ne s'agit pas de nous consoler des souffrances présentes par un bonheur à venir au ciel, comme nous le fait croire une certaine vision de la religion. Non. Il s'agit de prendre conscience que la réalité temporelle est comme une chrysalide préalable à la réalité définitive. Que la souffrance n'est présente que dans cette chrysalide par nécessité. Le meilleur exemple terrestre que je connaisse est celui de la chenille qui devient papillon. Elle n'a pas conscience qu'elle va devenir papillon, alors elle se dit que sa mort n'a pas de sens, que c'est injuste. Elle ne sait pas que sa mort n'est qu'une métamorphose.
Pour nous aider à aborder la question de la souffrance, à défaut de la résoudre totalement, il y a un élément que vous, athées, ne voulez pas prendre en compte. En partie du moins.
- C'est quoi ?
- Le péché.
- Ah ouais, ce truc culpabilisant qui a pour but de permettre à une poignée de religieux de dominer des foules et de les manipuler à leur gré.
- Je crains que ce ne soit plus sérieux et moins caricatural que ça. C'est une réalité qui, comme d'autres, doit être dégagée de l'optique religieuse. Le vrai sens du mot «péché» dans la Bible signifie «manquer le but». Ce n'est ni religieux, ni moralisateur. Si tu tires à l'arc et que tu rates ta cible, tu as péché, tu es passé à côté du but que tu t'étais donné, mettre dans le mille.
- Je vois pas...
- Dieu a créé l'être humain dans un but : s'unir à lui et vivre de sa vie divine. Pour atteindre ce but, il y avait un chemin à suivre. Les flèches que nous sommes ont pris un autre chemin. Dieu veut qu'on prenne un chemin de vie et nous, on prend un chemin de mort. Ça se manifeste par toutes sortes de dérèglements, les horreurs et injustices dont tu parlais tout à l'heure. C'est cet état à côté de la plaque, on pourrait traduire le mot péché ainsi, qui nous conduit à nous entretuer depuis des millénaires. L'orgueil, la jalousie, l'égoïsme, etc. en sont les produits.
- le péché originel... c’est une histoire de pomme ?
- Non, pas du tout. C'est une histoire de connaissance. La Bible ne parle pas de pomme, ça c'est une légende populaire. Elle parle de l'accès à une connaissance, la connaissance du bien et du mal, or, connaître, c'est «entrer dans», c'est vivre de. L'être humain («Adam» signifie «être humain» en hébreu) est entré dans cette connaissance. Il a connu, c'est-à-dire vécu, le bien ET le mal et non pas du bien OU du mal. Dieu voulait nous éviter ça. Cela nous a conduits à une société de mort, de destruction. Cette connaissance a produit la mort. On constate ça partout dans l'histoire humaine et dans les sociétés autour de nous. Quoiqu'on fasse, on exprime du bien ET du mal. C'est indissociable. Ceux qui disent qu'ils n'ont jamais fait de mal sont, soit aveugles, soit malhonnêtes. On essaie toujours de faire bien, on y arrive à certains moments, mais un mal apparaît inévitablement. On crée des lois pour résoudre des problèmes et cela en fait naître d'autres. On veut aimer quelqu'un et on se retrouve à lui faire du mal sans l'avoir voulu. C'est ça la connaissance du bien et du mal dont parle la Bible.
- Je peux donc continuer à manger des pommes en toute impunité. C'est déjà ça... :)
- L'humanité est entrée dans un vécu du bien et du mal indissociable, ce que Dieu voulait nous éviter. Le péché c'est de ne pas l'avoir éviter. En cela, on a manqué le but.
Ce que Dieu nous proposait plutôt, c'était de manger de l'arbre de la Vie, de cette vie divine et éternelle qui nous fait échapper à cette mort. Je ne parle pas de la mort physique mais d'un niveau plus profond. Un dysfonctionnement intérieur de l'être humain. Une aliénation. On passe nos vies à chercher à résoudre les problèmes et les souffrances engendrées par ce dysfonctionnement. Tous les problèmes personnels et sociaux viennent de là. On ne les résoudra pas par des solutions extérieures mais par un changement intérieur. Ce changement intérieur ne peut être produit que par cette vie divine que Dieu nous propose. Et la bonne nouvelle de l'évangile c'est qu'elle est toujours disponible, elle est toujours accessible. Chacun peut la recevoir.
Ce dysfonctionnement intérieur nous conduit à transgresser des lois que Dieu a posées pour notre équilibre. Nous vivons dans un univers structuré par des lois physiques, psychiques et spirituelles. Les lois physiques sont bien connues, les scientifiques nous les ont décortiquées au micron près. Les lois psychiques sont déjà un peu plus floues mais elles sont là, on peut en tenir compte pour construire des relations équilibrées. Les lois spirituelles, la Bible nous les enseigne et la plupart des gens les ignorent. Mais, elles sont primordiales. Leur présence ou leur absence influe sur l'équilibre psychique et physique d'un individu et par extension, d'une société, d'un pays, du monde. Les transgressions de ces lois spirituelles et psychiques ont accentué les malheurs et les souffrances de l'humanité. Dieu a créé un univers cohérent, équilibré, duquel nous sommes dépendants, nous avons voulu vivre sans en tenir compte, tout part en brioche et tu en conclues que Dieu n'existe pas ? Moi, j'en conclue que l'homme est aveugle et fait de mauvais choix. C'est un peu comme marcher sur la tête et accuser le monde d'être à l'envers.
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